Secrétaire général pour l’investissement en charge du plan France 2030, Bruno Bonnell se montre confiant pour l’avenir de l’industrie dans le Grand Est, même si elle est obligée de se réinventer.
Bruno Bonnell : L’ambition de France 2030 est de soutenir l’innovation sous différentes formes afin de répondre à dix objectifs précis et six leviers transformants. Le plan, qui s’appuie sur 54 milliards d’euros de financements provenant de l’État a été lancé en octobre 2021 pour être en vigueur pendant cinq ans. À date, 35 milliards d’euros ont déjà été engagés pour concrétiser près de 5 000 projets portés par 7 000 bénéficiaires – parce que nous avons parfois plusieurs porteurs de projets qui se regroupent en consortium – dans toutes les régions de France, métropolitaines et d’outre-mer. Mon travail en tant que secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030 est de piloter les différents dispositifs et les soutiens, de rencontrer tous les bénéficiaires et de participer à des comités de suivi qui réunissent aussi les préfets et présidents de région pour suivre ce qui se passe sur le territoire. Il existe d’ailleurs un sous-préfet référent France 2030 au sein de chaque préfecture de département.
Dans le Grand Est, France 2030 a soutenu des projets pour un montant d’1 milliard d’euros. Sur ce territoire, nous constatons un important succès du volet régionalisé de France 2030 qui correspond à la partie du plan confiée aux régions par l’intermédiaire de la préfecture et présidence de région. 82 millions d’euros à destination de 82 projets ont déjà été dégagés dans ce cadre pour le Grand Est.
Il s’agit de la 7e région de France au niveau des investissements dégagés par France 2030, ce qui n’est pas un mauvais score. Entre la 3e et la 7e place de ce classement, chaque région a plus ou moins bénéficié de la même somme, soit 1 milliard d’euros. Les trois premières régions, qui ont reçu des sommes supérieures jusque-là sont l’Île de France, qui concentre logiquement le plus de projets, la région Auvergne-Rhône-Alpes, boostée par ses trois pôles que sont Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand. Sur la troisième marche du podium, nous retrouvons les Hauts-de-France, un territoire porté par le développement récent des gigas factories de batteries.
D’ailleurs, dans le Grand Est, plusieurs méga usines sont en train de s’implanter également, ce qui devrait encourager de nouveaux investissements forts dans les mois à venir. Grâce à ses racines industrielles et à sa proximité européenne avec le Luxembourg, le Grand Est est un vivier important de l’innovation en France. Ces dynamiques vont payer. À la fin du plan, le Grand Est ne sera peut-être pas la région qui aura engagé le plus d’argent, mais fera partie de celles qui auront su en dégager le plus de valeur ajoutée. Les dirigeants que je rencontre dans le Grand Est s’inscrivent dans une logique d’évolution de leur culture industrielle pour se diriger vers de nouvelles formes d’industries qui seront payantes. »
Propos recueillis par Jonathan Nenich
Cette interview complète est à retrouver dans notre Mensuel du mois de novembre.