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Julien Freyburger : "Cette démarche doit servir d'électrochoc"

Un destin ne se subit pas, il se construit. Bien décidé à sauver les 1 300 emplois directs et indirects du site Ascométal à Hagondange, Julien Freyburger, le président de la Communauté de Communautés Rives de Moselle, a écrit une lettre, avec Rémy Sadocco et Valérie Romilly, respectivement maire de Mondelange et Hagondange, à Gabriel Attal, le premier Ministre. Convaincant et convaincu, il attend une réaction du gouvernement, se dit prêt à entrer dans le capital de l'entreprise et à s'engager jusqu'aux 15 millions d'euros nécessaires.

Publié le 28/05/2024 à 18h43
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Un destin ne se subit pas, il se construit. Bien décidé à sauver les 1 300 emplois directs et indirects du site Ascométal à Hagondange, Julien Freyburger, le président de la Communauté de Communautés Rives de Moselle, a écrit une lettre, avec Rémy Sadocco et Valérie Romilly, respectivement maire de Mondelange et Hagondange, à Gabriel Attal, le premier Ministre. Convaincant et convaincu, il attend une réaction du gouvernement, se dit prêt à entrer dans le capital de l'entreprise et à s'engager jusqu'aux 15 millions d'euros nécessaires.
Publié le 28/05/2024 à 18h43
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C’est un nouvel épisode, aussi inattendu que fâcheux, dans le feuilleton industriel du moment. Mis en vente par le suisse Swiss Steel, le groupe sidérurgique Ascométal France ne sait plus à quel saint se vouer avec l’Italien Acciaierie Venete. Celui-ci était sur le coup pour racheter trois de ses sites : à Hagondange (Moselle), Custines (Meurthe-et-Moselle) et au Maris à Saint-Etienne (Loire). Après un premier retrait fin mars, voici qu’il s’est fendu d’un communiqué énigmatique et pas vraiment optimiste, samedi 25 mai, à quelques jours de la nouvelle audience, prévue ce jeudi 30, devant la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg. Il a « dû faire part aux administrateurs judiciaires du groupe Ascometal du fait que les conditions prévues par son offre n’étaient pas satisfaites », indique-t-il avant de s’expliquer de façon plus concrète, notamment sur le financement du désamiantage et du dépoussiérage du site d’Hagondange. La principale pierre d’achoppement. «Tant que cette condition essentielle ne sera pas satisfaite, les travaux qui étaient en cours jusqu’à présent avec les différents acteurs du dossier (…) sur les autres conditions, dont certaines modalités financières de la reprise, n’ont malheureusement aucune chance d’aboutir.»

Rives de Moselle veut s’engager

Le temps presse et les 1 300 salariés de l’usine d’Hagondange ne veulent pas mourir sans se battre : grève devant le site, courrier express au président de la République ou rencontres avec les députés locaux. Ils peuvent également compter sur le soutien de la Communauté de Communes Rives de Moselle, présidée par Julien Freyburger. Celui-ci a écrit, avec Valérily Romilly (maire d’Hagondange) et Rémy Sadocco (maire de Mondelange), au premier Ministre Gabriel Attal et propose même que… sa collectivité rentre au capital de l’entreprise. La balle est désormais dans le camp du Gouvernement.

Julien Freyburger, vous prenez le dossier Ascometal à bras-le-corps. On vous sent particulièrement remonté…

« Voilà plusieurs semaines que j’ai des échanges et des discussions sur ce sujet avec le Gouvernement et les acteurs du site Ascometal à Hagondange. Les choses ne bougent pas. Il y 1 300 emplois en jeu : 600 ouvriers et agents employés directement et 700 indirectement. Je pense aux familles et je ne peux pas rester de marbre. Il n’y a aucun engagement concret de la part du Gouvernement. L’avenir de ce site n’est pas qu’une cause mosellane, mais bien nationale. Cette lettre à Gabriel Attal est une démarche qui doit servir d’électrochoc.  »

Vous annoncez dans cette lettre la possibilité pour Rives de Moselle d’entrer dans le capital de l’entreprise. Vous prenez des risques…

« Le territoire est totalement mobilisé derrière les 1 300 salariés et derrière le site d’Hagondange. J’attends un réel engagement de l’Etat, pas des paroles rassurantes de façade, mais un engagement formalisé. De mon côté, je prends mes responsabilités : Rives de Moselle est prêt à se substituer à l’Etat si celui-ci reste dans l’immobilisme et donc à entrer dans le capital d’Ascometal à hauteur de 15 millions d’euros. Il y a aujourd’hui deux éléments fondamentaux. Premièrement et ce n’est pas monnayable, il faut nouer une relation de confiance qui n’est pas établie, avec de l’écoute et des échanges. Ensuite, j’en ai encore parlé avec le cabinet de Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie) la semaine passée. La principale pierre d’achoppement concerne le financement du désamiantage et du dépoussiérage du site pour un montant entre 7 et 15 millions d’euros. Je le répète, j’attends un engagement de l’Etat alors que Bpifrance a vu le jour et que le soutien à l’industrialisation est soi-disant une priorité.  »

Croyez-vous encore au rachat de l’Italien Acciaierie Venete ?

« Je le pense, je veux encore y croire. Pourquoi ? Je vais oser une comparaison. Je ne vois pas pourquoi le Gouvernement ne serait pas capable de mettre 15 millions d’euros sur la table pour le site Ascometal à Hagondange alors qu’il vient de débloquer plus d’1 milliard pour Marseille. »

Arnaud Demmerlé

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